L’opération de grutage du 22 août 2005 au 92 rue François Rolland à Nogent sur Marne était annoncée par l’opérateur comme destinée uniquement à enlever les gravats du toit de l’immeuble pour des raisons de sécurité. En réalité, l’opérateur en a profité pour installer une partie du matériel destiné aux antennes.
La Mairie avait pris un arrêté permettant un grutage ayant pour seule finalité la mise en sécurité de l’immeuble et Jacques J.P. Martin, Maire de Nogent sur Marne, avait informé par courrier l’Association du Coteau de Nogent sur Marne (ACN) de cette opération plusieurs semaines au préalable.
Présents sur les lieux en tant qu’observateurs, les représentants de l’ACN ont constaté le viol par Bouygues Telecom de son propre engagement : une grande quantité de matériel camouflé destiné à l’installation des antennes a été débarquée sur la terrasse. Ils ont immédiatement réagi en demandant l’intervention de la Mairie et de la Préfecture.
L’association avait pourtant prévenu qu’une installation pendant les vacances serait intolérable.
Depuis un an, un conflit oppose l’opérateur et les riverains qui refusent l’installation de ces antennes en plein coeur d’un groupe scolaire de 2500 élèves et à 20 m d’une école maternelle et d’un gymnase.
Dans son communiqué, l’ACN:
- Dénonce les méthodes de l’opérateur qui méprise manifestement les inquiétudes des riverains et des parents. Elle se déclare choquée par les moyens utilisés.
- Ecrit au Président de Bouygues Télécom afin de connaître sa position concernant cette affaire et lui demande d’intervenir pour que l’ensemble du matériel soit enlevé sans délai de la terrasse de l’immeuble. Par ailleurs, l’ACN a été informée le jour même par le Maire de Nogent sur Marne de son intention d’adresser rapidement un courrier à Bouygues Télécom pour lui demander des explications.
- Constate que l’opérateur n’a pas jugé utile :
- de tenir compte du rappel par l’association durant la réunion organisée à la Préfecture le 27 Juin 2005, que toute installation des antennes relais pendant les congés scolaires serait inacceptable;
- d’attendre la finalisation du compte-rendu de cette réunion.
- S’interroge sur la conformité du discours commercial de l’opérateur (consultation systématique des riverains) et la réalité de son comportement (simulacre de dialogue et passage en force systématique).
- Exige le respect par Bouygues Telecom de la charte de bonne conduite qu’il a signée avec la ville, (notamment de son article 5) et demande aux pouvoirs publics de lui faire respecter ses engagements en proposant le choix d’un autre site.
- Se félicite de la proposition de loi du 16 juillet 2005 par des députés de toutes les familles politiques pour réglementer l’installation et la diffusion des antennes relais. L’ACN y voit reprise plusieurs de ses demandes et tout particulièrement l’interdiction des antennes à moins de 100 mètres des bâtiments sensibles en zone urbaine.
L’ACN réaffirme son opposition absolue à la mise en place de ces antennes, dénonce les méthodes de Bouygues Telecom et refuse dans ces conditions de lui accorder toute confiance concernant la santé des enfants du groupe scolaire.
Le 23 août, le journal Le Parisien a évoqué les faits en citant notamment les propos d’un responsable de Bouygues Telecom: "Il y avait urgence à sécuriser la terrasse. Il est vrai que, au dernier moment, nous avons décidé de monter les arbres factices afin que les riverains se rendent compte de notre savoir faire en matière d’intégration des antennes dans leur environnement […]". En l’espèce, les riverains constatent surtout que l’opérateur ne respecte pas ses propres engagements et préfère de loin le passage en force à la discussion.
Nous vous tiendrons informés de la suite des événements.