Le 20 février 2007, Priartem a écrit aux candidats à l’élection présidentielle. Quatre candidats ont répondu dont les deux finalistes, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
"Il faut souligner que le simple fait que quatre candidats aient répondu à notre courrier, dont deux candidats en situation d’être potentiellement élus comme Président de la République le 6 mai, apporte la preuve que le dossier sur lequel nous nous battons ne peut plus être négligé et que notre association a su acquérir une place et une légitimité reconnues nationalement. A nous d’optimiser ce crédit pour avancer, de façon toujours plus convaincante, nos arguments en faveur d’une réglementation respectueuse de l’application du principe de précaution", a déclaré la présidente de Priartem, Janine Le Calvez, sur son site.
Voici donc les réponses de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, assorties du commentaire de Priartem.
Pour ma part, je partage le sentiment de Janine le Calvez et cela conforte pleinement l’action de l’ACN (membre de Priartem) pour que la transparence dans le dossier du 92 rue François Rolland et partout en France soit une règle absolue et que le principe de précaution soit respecté.
Cela ne peut qu’apporter des arguments majeurs pour demander au Préfet de réexaminer notre demande de médiation et dont l’ordre du jour soit bien la recherche d’un site alternatif.
Pour info le communiqué du collectif d’associations « Alliance pour la planète » (totalement neutre politiquement) qui a noté les candidats à partir d’engagements concrets le 30 mars dernier :
Avec respectivement 31,06% et 25,74% des suffrages exprimés, Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS) s’affronteront le 6 mai prochain lors du second tour de la campagne présidentielle. Deux semaines avant cette date, le JDLE pose cette question: quel est, des deux, celui qui fait la plus large place à l’écologie dans son programme?
Aucun doute, pour le collectif d’associations Alliance pour la planète qui a noté les candidats à partir d’engagements concrets le 30 mars dernier: avec 16/20, la candidate socialiste a une large avance sur son adversaire qui stagne lui en-dessous de la moyenne à 8,5/20. «Si la plupart des candidats clament leur volonté de répondre aux enjeux écologiques, peu parmi eux proposent des politiques publiques à même d’y parvenir. Seuls cinq candidats obtiennent la moyenne», commentait alors Sandrine Mathy, présidente du Réseau action climat (Rac). Même constat pour la candidate des Verts, Dominique Voynet, qui a reçu 1,57% des voix au premier tour, et qui appelle «sans ambiguïté» à voter pour Ségolène Royal le 6 mai prochain.
Notons que dans leur discours, dimanche 22 avril au soir, les deux candidats ont fait peu de cas des thématiques environnementales. Nicolas Sarkozy s’est contenté de ponctuer la fin d’une phrase de l’expression «développement durable» tandis que Ségolène Royal a parlé en passant d’une «Europe ouverte à la préservation des équilibres de la vie sur la planète».
Nous vous rappelons donc leurs principaux engagements en matière d’environnement.
Nicolas Sarkozy
Le candidat de l’UMP souhaite «réconcilier l’écologie et la croissance économique», en mettant la priorité sur l’instauration d’une fiscalité écologique. Son objectif est de la doubler en cinq ans et de compenser cette charge par une réduction de la fiscalité sur le travail. Il souhaite baisser le prix des produits «propres» et augmenter celui des produits polluants.
Nicolas Sarkozy veut atteindre le «facteur 4» (division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2050) «sans renoncer au niveau de confort des concitoyens». A titre d’exemple, il ne souhaite en aucun cas «brider la mobilité» des Français en «nuisant à leur autonomie» en matière de transports.
Il se prononce pour le développement de l’énergie nucléaire en France et pour l’investissement dans la recherche sur les énergies renouvelables. Il veut «aller vers une agriculture raisonnée renforcée, vers un approvisionnement de proximité» et il estime «indispensable» de poursuivre la recherche sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
Nicolas Sarkozy veut créer un «grand ministère en charge des transports, de l’énergie et de l’environnement». A l’échelle internationale, il se prononce en faveur de l’idée chiraquienne d’Organisation des Nations unies pour l’environnement (Onue) et souhaite institutionnaliser un «G20 du climat pour que les plus grands pollueurs agissent».
Enfin, le candidat de l’UMP a proposé d’organiser un «Grenelle de l’environnement» dès septembre et dont l’ordre du jour serait établi avec les ONG environnementales.
Ségolène Royal
La candidate s’engage à modifier la fiscalité française en faveur d’une taxation écologique notamment en matière d’énergie et à mieux appliquer le principe pollueur-payeur dans les entreprises. A l’inverse, pour les éco-industries, la TVA tendrait vers zéro.
Dans le domaine de l’énergie, la candidate prend position pour une diminution du recours au nucléaire et veut que 20% de l’énergie consommée en France en 2020 soit d’origine renouvelable.
L’ancienne ministre chargée de l’environnement veut réformer la loi sur l’eau, interdire les cultures d’OGM en plein champ tout en poursuivant la recherche, promouvoir la politique du «100% biodégradable ou recyclable» pour les déchets ménagers et instituer un programme national de réduction des pesticides.
Pour financer le développement des transports collectifs et freiner l’utilisation du véhicule individuel, la présidente du conseil régional Poitou-Charentes propose un «prélèvement exceptionnel sur les super profits des sociétés pétrolières».
La candidate socialiste veut nommer un vice-Premier ministre du développement durable et doubler le budget du ministère chargé de l’environnement. A l’échelle internationale, elle défend l’idée de la création d’une organisation mondiale chargée des affaires environnementales qui, selon sa conseillère Béatrice Marre, «aurait un pouvoir de coercition et pourrait condamner les Etats».
dommage que le complément de commentaire politise le débat à trois jours du scrutin. Ce n’est pas le rôle de notre association , je pense que chacun est assez grand pour se faire une opinion sur la qualité des réponses.
Il se pourrait qu’au vu de ces deux réponses, certains d’entre nous, déterminent leur vote par rapport à cette problématique. Ça serait un peu catégoriel. Pour ma part, mon opinion est faite, pour toutes sortes d’autres raisons, mais sans me faire d’illusions non plus sur la candidate. Mon opinion coincide donc avec les intérêts des enfants de la maternelle Val de Beauté.
Salut.
Il ne reste plus qu’à conserver précieusement ces réponses et voir les suites qui seront données. « verba volant scripta manent » comme on disait avant l’invention de la téléphonie mobile .
C’est précisément parce que chacun est assez grand pour se faire une idée que nous pouvons nous permettre de publier des commentaires envoyés spontanément par les internautes ainsi que ceux de Priartem. Chacun a son idée sur le candidat de son choix et ces éléments viennent simplement s’y ajouter, suscitant des réactions diverses.
Je pense que les réponses des candidats à l’élection sur ce problème sont très intéressantes. Mais je doute qu’on oriente son vote en fonction seulement de cette question… Mais bon, c’est ça la liberté.
Je rappelle que ce site est fondé sur le principe que chacun est assez grand pour se faire son idée à condition qu’il dispose des informations pertinentes. D’où notre politique de transparence (publication des documents que nous recevons) et de commentaires libres.
Je rappelle également que l’ACN est le reflet de ces adhérents et que ceux-ci sont politiquement aussi divers que le sont les nogentais. Quant au site, il est totalement ouvert, y compris aux non-adhérents. C’est un lieu de débat, pas un panneau d’affichage.
Sur le commentaire d’Eric, l’exercice qui consiste à faire noter les programmes des candidats par des associations militantes, quand bien même dans le domaine de l’environnement, me paraît bien fallacieux…
Franchement, je suis un peu sceptique sur le caractère de totale neutralité du collectif d’associations « Alliance pour la planète ». Je veux bien être naif, mais il y a des limites. Si les associations de protection de l’environnement étaient généralement neutres, ça se saurait. Elles sont sur une logique du « soutien aux candidats », pas dans celle de scientifiques impartiaux qui ne jugent que sur des critères objectifs (j’aimerais bien voir la méthodologie et les garanties de neutralité de leur système de notation…).
L’ACN peut se payer le luxe de la neutralité car elle est très locale, travaille sur des dossiers concrets et précis et n’entre pas dans ce genre de considérations… Mais au niveau national, franchement… j’ai des doutes, comme disait Raymond Devos.
La neutralité, ce n’est pas quelque chose qui est acquis une fois pour toutes. C’est un effort de tous les instants. Un certain regard. Un recul. Je doute que toutes ces associations si soucieuses de noter les candidats soient des combattantes farouches de la neutralité politique. Je doute même fortement (c’est un euphémisme).
Nous verrons bien demain ce que pensent les Français du programme des candidats…