Quelques semaines après son élection, le maire a lancé un projet essentiel pour l’avenir de Nogent : la mise en place d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager, plus connue sous l’acronyme barbare de ZPPAUP. Enfin, pas si connu que cela. Il s’agit pourtant d’un dispositif qui va influencer la physionomie de notre ville pendant plusieurs décennies. Tous les Nogentais sont concernés. [Cet article a été publié dans l’Echo du Coteau numéro 4]
Pourquoi ? Parce qu’une fois publiée, la ZPPAUP est annexée au Plan Local d’Urbanisme, qu’elle est opposable aux tiers et qu’elle s’applique à chaque demande de travaux. Construction, démolition, transformation ou simple modification d’aspect sont soumis à l’autorisation du maire après avis conforme -c’est-à-dire contraignant- de l’Architecte des Bâtiments de France fondé sur les prescriptions et les recommandations de la ZPPAUP. Parce que le rayon de protection de 500 mètres autour des monuments historiques et des sites inscrits est supprimé au profit des règles définies par la ZPPAUP. Parce qu’enfin nous voulons vivre dans une ville respectueuse de son identité et de son passé mais également capable d’évoluer pour s’adapter à notre temps.
L’ACN, seule association titulaire d’un agrément préfectoral pour l’environnement et l’urbanisme, a été invitée par le maire à participer à une première réunion de travail en juillet.
La tâche est ambitieuse. Car il s’agit d’abord de fixer un ensemble de prescriptions sur l’aspect architectural, les matériaux, l’implantation des constructions, les volumes, les hauteurs, les plantations, et j’en passe, qui orientent les choix de rénovation ou d’aménagement des constructions. Il s’agit de définir des niveaux de protection qui seront affectés à chaque catégorie de bâtiment selon sa valeur intrinsèque ou pris dans son environnement urbain.
Il s’agit enfin de cartographier un par un les bâtiments à protéger en fonction d’une analyse fondée sur l’histoire de la ville, le repérage sur le terrain des éléments patrimoniaux, en tenant compte d’une multitude de critères, allant de l’alignement et l’harmonie des constructions à la présence d’arbres ou de jardins remarquables. Au final, une inévitable hiérarchie doit être réalisée entre les éléments du patrimoine à conserver, ceux pouvant être modifiés et ceux qui mériteraient d’être réhabilités.
Il est impossible dans le cadre de l’Echo du Coteau de décrire plus en détail ce projet qui, pour le moment, n’en est qu’à un stade préliminaire. Nous donnerons tous les détails comme d’habitude sur notre site Internet.
On peut cependant souligner à ce stade le double défi que constitue ce projet:
- défi pédagogique d’une part, car l’urbanisme peut se révéler une science obscure même pour le citoyen éclairé. Il va donc falloir redoubler de pédagogie pour que chacun comprenne bien les conséquences de la ZPPAUP sur son patrimoine ou sur celui qu’il cherche à acquérir ou encore l’impact sur la valeur potentielle de son quartier.
- défi politique également, car la cartographie incite le lecteur à s’interroger sur son petit coin de paradis à lui: pourquoi ma maison est-elle classée dans telle catégorie et pas la maison du voisin ? Comment ? Ma rue n’est pas protégée ? Quoi ? Je ne ne vais pas pouvoir construire l’extension dont je rêve ? La ZPPAUP sera-t-elle un nid à contentieux, chacun pouvant s’estimer lésé de quelque chose si son bien ou son voisinage sont concernés (ou ne le sont pas) ? Cela serait dommage, car nous avons avec un tel outil la possibilité de protéger efficacement notre cadre de vie.
La loi prévoit la réalisation d’une enquête publique pour l’établissement d’une ZPPAUP. Il nous paraîtrait cependant judicieux de procéder à un examen minutieux de la situation avec les Nogentais avant l’enquête publique et donc de procéder à une concertation approfondie assortie d’une opération de pédagogie particulièrement soignée.
L’ACN est prête à travailler dans le détail avec la municipalité sur ce projet afin d’en lever les ambigüités potentielles, d’en améliorer, si possible, le contenu et finalement d’en assurer le succès au bénéfice des Nogentais. Il conviendra également d’en assurer l’intégration avec la nécessaire mise en place du Plan local d’Urbanisme (PLU) à venir et promis par le maire, autre volet essentiel de la protection que nous attendons.
[L’article ci-dessus a été publié dans l’Echo du Coteau numéro 4]
A propos des alignements
Peut-on espérer que les aberrations telles que celles,visibles, par exemple : une ancienne rue Paul Bert (que JP Martin connait bien) et celle en construction depuis des années en bas de la rue de Plaisance (il ne peut pas l’ignorer*) seront évitées ?
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*les retards dans les travaux seraient dus à des modifications dans le permis, il aurait donc été examiné et réexaminé, c’est délibérément que l’alignement a été fixé et maintenu tel qu’il est.
Bonjour ,
Il semble que , avec cette ZPPAUP , nous allions enfin dans le bon sens .
Nogent a une particularité , que n’ont pas certaines autres villles des alentours : des trottoirs très étroits .
Alors , lorsque que l’on densifie la commune avec de nouveaux immeubles , sans modifier l’alignement existant ( ex : angle rue pontier / Héros nogentais , et d’autres en centre ville ) , on aboutit à des abérrations qui seront vécues sur les 100 prochaines années … l’implantation d’un commerce ( tjrs rue pontier ) sans prévoir un aménagement spécifique de déchargement ( donc rue bloqué , bus bloqué etc , camion de 12 T se garant à moitié sur un trottoir d’1 M de large ) est aussi une abérration .
Ces décisions ont été prises par des gens qui se disent responsables , mais qui ne viveront pas au quotidien les nuisances qu’ils ont commises .
Un critère de choix : se poser la question = » est-ce que j’aimerais habiter le lieu que
je projette de construire ? » .
Il est donc nécessaire de penser la ville et son urbanisme pour les 100 ans à venir …
ne pas hésiter à être ambitieux dans les formes , innovateur ( ex : comment faire pour avoir des habitations en immeuble recevant un maximum de lumière dans des rues très étroites et mal orientées ) , lancer un concours d’architectes etc …
Bonjour,
je vis dans la rue Carnot, et dois prendre l’autoroute tous les matins pour me rendre à mon lieu de travail. Depuis que les travaux ont commencé dans la rue Smitt Champion, nous sommes obligé de passer par le centre de Nogent, et cela prend 30min, dans les embouteillages, comme ce matin avant de pouvoir regagner le pont de Nogent ; alors que si la barriere au croisement de la rue Bauyn de Perreuse et de la rue Carnot était ouverte le temps des travaux, ce genre de désagrément n’aurait pas lieu d’être. Serait-il possible de nous permettre l’accès à cette partie de la rue, temporairement, afin de gagner du temps, et ainsi de contribuer à l’amélioration du trafic dans Nogent déjà surchargé ?
Merci de votre compréhension.
Bonjour Olivia, merci pour la remarque. Nous allons regarder ça de près.