Le rapport de la DGAC sur les mesures du bruit des hélicoptères nous a été transmis. Commandé par la mairie, ce rapport contient des informations précieuses: 357 survols en 1 mois, une moyenne de 13 par jour, des niveaux sonores entre 66 et 70 dB. L’ACN ne tire pas les mêmes conclusions que la DGAC concernant l’importance de ces nuisances . Pire, elle s’inquiète que la DGAC relativise le problème en considérant l’existence du bruit généré par l’autoroute comme une sorte de justification à la nuisance supplémentaire des hélicoptères. La DGAC, en raisonnant dans des moyennes, « oublie » également de noter les 7 pics à 20 survols par jour (sur 30 jours).
S’il clarifie certains points, loin de rassurer, ce rapport est d’autant plus inquiétant que les riverains ont constaté une augmentation des survols depuis l’été.
Des mesures de bruit demandées par la mairie
Les habitants de la vallée de la Marne se plaignent depuis plusieurs mois de nuisances sonores provoquées par le survol d’hélicoptères. Jacques J.P. Martin, maire de Nogent, et Marc Arazi, ajdoint au maire chargé de l’environnement, ont demandé à la Direction Générale de l’Aviation Civile de procéder à des mesures de bruit pendant un mois, en juin-juillet 2008. Les résultats ont été communiqués par la DGAC (direction générale de l’aviation civile) sous la forme d’un rapport de 31 pages et d’une synthèse de 2 pages.
Le site de mesure a été installé du 18 juin 2008 au 16 juillet sur le toit d’un des bâtiment de l’ancienne école provisoire Marie Curie, emplacement indiqué par les services de la mairie.
Les images ci-dessous reproduisent le résumé que je vous invite à consulter.
Des chiffres utiles mais une analyse étrange
Cependant, un examen attentif du rapport permet de constater que le résumé ne reflète pas toujours fidèlement les données du rapport et que les conclusions sont pour le moins surprenantes.
En voici les principaux éléments ainsi que nos commentaires après lecture du document:
- les niveaux sonores des hélicoptères sont compris pour la plupart entre 66 et 70 dB, à ces niveaux, la perception devient sensible.
- il y a eu 357 vols en 1 mois, soit une moyenne de 13 passages par jour. D’après la synthèse et le rapport, il a été constaté un doublement de cette fréquence lors du week-end du grand prix de France de formule 1. Cependant, un examen des graphes fournis dans le rapport indique que, le 22 juin 2008, jour du grand prix, il y a eu 35 survols, soit plus du double de la moyenne (2.7 fois exactement) et quasiment un survol toutes les 20 mn en moyenne sur une journée de 12 heures. Par ailleurs, on constate également que 7 fois dans cette période, 22 juin non compris, il y a eu environ 20 survols par jour (les graphes ne sont pas très précis). En particulier, 3 jours de suite du lundi 30 juin au mercredi 2 juillet, soit 60 rotations environ sur trois jours. Il ne nous paraît pas efficace de raisonner sur des moyennes lorsqu’on traite un problème de nuisance.
- le survol des hélicoptères est focalisé essentiellement au dessus de l’autoroute de l’Est; très peu de survols de la commune ont été observés.
- les apparition des passages d’hélicoptères ont été observées essentiellement en journée, la plage 16h -19h étant la plus fréquentée. Cette conclusion du rapport fait l’impasse sur le pic de 9 heures du matin où l’on note autant d’événements sonores que dans la plage 16h-19h. Précisons pour les esprits suspicieux que l’origine du bruit a été identifiée à l’aide d’un enregistrement radar, vraisemblablement pour confirmer qu’il s’agissait bien d’aéronefs.
- il a également été observé l’impact sonore d’avions (à réaction ou à hélices) en provenance ou a destination des aérodromes essentiellement du Bourget, de Toussus Le Noble et Villacoublay, toutefois, leur nombre et leur niveaux sonores sont nettement plus faible que ceux des hélicoptères.
Une conclusion inquiétante
Le rapport conclut que « les passages d’hélicoptères émergent bien du bruit de fond qui est assez élevé dans ce secteur de la commune. Les niveaux sonores instantanés maximums relevés lors des passages d’hélicoptères sont supérieurs à 65 dB, donc aisément perceptibles. »
La conclusion se termine par cette phrase surprenante: « il faut toutefois relativiser l’impact sonore de ces survols en regard de leur faible fréquence d’apparition et du niveau de bruit routier observé ».
Ce qui est,
- un jugement subjectif: une moyenne de 13 survols par jour, soit plus d’un par heure, avec des pics à 35 survols, ne peut pas être considérée comme une faible « fréquence d’apparition » du point de vue des riverains. A fortiori en tenant compte du fait que ces survols sont clairement en augmentation depuis un an ou deux et qu’ils étaient rarissimes auparavant.
- d’un cynisme fort maladroit: on voit mal en quoi les nuisances existantes en provenance de l’autoroute permettraient de relativiser des nuisances supplémentaires et récentes des hélicoptères. L’autoroute génère suffisamment de nuisances sonores pour les riverains, il convient précisément de ne pas les accroître avec des hélicoptères. Justifier les nuisance des hélicoptères par celles de l’autoroute est le meilleur moyen de provoquer la colère de l’ensemble des riverains. Par ailleurs, la concertation sur l’aménagement du tronc commun de l’A4-A86 a conclut à la préférence pour une solution permettant de réduire le niveau de pollution sonore en provenance de l’autoroute. La relativisation de la DGAC s’en trouve d’autant plus choquante.
Par ailleurs, les riverains ont bien noté que les nuisances provenant des hélicoptères se propagent de façon beaucoup plus vaste que celles de l’autoroute et varient selon l’endroit où l’on est. Ainsi, certains riverains qui ne sont pas vraiment touchés par les bruits de l’autoroute perçoivent pleinement les nuisances des hélicoptères.
Enfin, il nous paraît peu probable que le trafic aérien de ce type se réduise progressivement dans les années à venir. Par conséquent, il convient de trouver une solution durable à ce problème.
Un dossier qui n’est pas terminé, d’autant plus que nous constatons régulièrement une augmentation des nuisances.
Votre article sur le survol des hélicoptères est parfaitement argumenté. Il est surprenant que les Mairies et l’administration ne tiennent pas comte des recommandations européennes sur l’environnement, d’autant que les plus bruyants de ces engins sont des « gros porteurs » gris, probablement de l’Armée volant parfois à deux. La nuisance est évidente, le niveau sonore est trop important. Mettre en avant une comparaisons avec l’Autoroute démontre au contraire l’importance de ces décibels. Le survol de Nogent par les avions qui passent souvent trop bas au regard des accords passés montre le cynisme et la myopie de la DGAC qui ne voit dans ces remarques de riverains que des épiphénomènes, sans aucune importance. Nous sommes que des empêcheurs de voler en rond. Ce sont des spécialistes et ils savent !
De plus, ils laissent faire ces navettes pour le plaisir d’une minorités de « riches » Disney-touristes ou des industriels pressés fatigués par les embouteillages (ce qui fait rentrer des recettes sur les héliports… réglementés par la DGAC!) La boucle se boucle.
Bonjour,
Le bruit des survols d’hélicoptères est loin d’être tolérable, mais il est vrai qu’il n’est rien au regard des nuisances permanentes occasionnées par la sortie d’autoroute vers le pont de Nogent. Je suis moi même beaucoup plus gêné par les nuisances de véhicules que des hélicoptères.
Cordialement.
Bonjour,
J’aimerais savoir à quoi servent les survols de l’autoroute, qu’apportent-ils de plus
[à part les nuisances sonores, la pollution, la dépense d’énergie…]
que les caméras existantes ou supplémentaires si besoin était.
Ces vols ont-ils une mission d’intervention ou uniquement d’observation ?
Alors, utilité réelle ou loisir, promenade pour fonctionnaires ?
JR
Quelques précisions:
– les hélicoptères ne survolent pas la ville mais l’autoroute.
– je suppose que leur objectif n’est pas de survoler l’autoroute mais qu’il s’agit d’un couloir de circulation des aéronefs dans cette zone afin précisément de limiter les nuisances. Leur objectif n’est pas de surveiller l’autoroute.
– les mairies ne sont pas compétentes en matière d’aviation civile. Elles sont un acteur parmi d’autres qui doit faire entendre sa voix et pour cela devrait pouvoir s’appuyer sur les habitants.
– quant à l’utilité et la finalité exacte de ces survols, mystère. On ignore quelle est la part de service public (urgence, armée, etc) et de vols commerciaux.
Enfin, pour Laurent1197: il est certain que l’autoroute est une nuisance. Mais l’existence d’une nuisance ne doit en aucun cas justifier l’ajout d’une seconde nuisance.
Il serait intéressant de demander à la DGAC comment se compose le trafic hélico sur la zone. On peut penser que le trafic touristique ne doit intéresser qu’un public très restreint car l’heure d’hélico est très très chère! (autour de 150/200 € pour 1/4 heure par personne)(Et puis il y a d’autres sites intéressants à survoler!)
J’y verrai surtout une activité d’affaires – correspondance entre aéroports-comme cela se fait dans toutes les grandes capitales. Les pôles d’activité autour des aéroports nécessitent des relations rapides entre elles. Dans ce cas-là c’est la Société qui paye.
De grâce, pour répondre à JR, il vaut mieux éviter le vieux cliché du « fonctionnaire- paresseux- riche » , qui prend l’hélico comme si c’était sa Rolls. En effet, l’hélico bouffe beaucoup plus de kérosène qu’une Rolls, et en plus ce n’est pas silencieux du tout à l’intérieur! Son traitement mirifique sera absorbé vite fait en faisant le plein de carburant.
Les négociations , si négociation il y a, pourraient peut-être porter sur des tracés plus haut, pour amoindrir le bruit.
Le bruit de ces hélicoptères est infernal. Je conteste le nombre de passages enregistrés, il est bien plus élevé. Je pense que nous devrions nous déclarer ville martyr du bruit et donner raison à ceux qui pensent que cela ne fait qu’une couche de plus à supporter.
Ce que je constate c’est que la vraie question n’a pas été abordée:
-Est-il envisageable de vivre dans un environnement autant pollué par le bruit?
-Est-il normal de s’arrêter de vivre quand un de ces monstres volants nous passent au dessus de la tête?
Stress, fatigue, sentiment d’oppression, voila la vérité.
Et une autoroute qu’on aime tellement à Nogent qu’on a préféré ne pas lui imposer un mur antibruit!
Réponse à Raveau de 16 novembre.
Je ne dois pas savoir m’exprimer, en tout cas je n’ai pas été compris!
Où avez-vous été chercher mes « fonctionnaires riches » ?
Je n’avais certainement pas le dessein que vous me prêtez.
Je suggérais simplement que, peut-être, certains vols n’étaient pas justifiés,
que certains, dans des services qui disposent d’hélicoptères, trouvent un prétexte
sans trop d’utilité pour se faire balader ou faire plaisir à quelqu’un.
Si on cherchais bien…
Ras le bol de la mafia des hélicos!
Moi j’habite à Bry, pas loin de Nogent, c’est pareil, il suffit que je léve le nez en l’air pour voir et entendre l’un de ces engins qui nous massacrent l’ouie! il faudrait à la fin qu’il y ait dans ce pays une volonté politique de lutte contre ce type de nuisances!
Manifestement, la réglementation existante n’est pas respectée:
– en terme d’altitude
– en terme géographique: mon jardin n’est pas situé sur l’A4, à ce que je sache, et pourtant, ils passent exactement à sa verticale.
Lorsqu’ils passent, tout s’arrête: on ne s’entend plus. C’est une véritable nuisance.